A propos du télétravail

Boom sur le télétravail

Le monde entier en parle. Les questionnaires se multiplient dans nos boîtes mail. L’avez-vous déjà pratiqué ? seulement depuis le confinement ou depuis longtemps ?

TélétravailVous y a-t-on obligé ? L’aviez-vous demandé depuis longtemps et obtenu après de longues et difficiles négociations avec votre employeur ? Votre employeur finance-t-il  votre connexion Internet ? Pensez-vous avoir gagné en productivité ? en créativité ?

Vous imposez-vous des horaires de travail ? des pauses café ?

Comment communiquez-vous avec vos équipes ? votre hiérarchie ? Vos rapports ont-ils changé du fait du télétravail ? Vous fait-on plus ou moins confiance ?

Le télétravail confiné est-il différent du télétravail «ordinaire » ?

Avantages ? Inconvénients ? Ça se discute

Les avantages et inconvénients du télétravail sont appréciés différemment par chacun, suivant son niveau de compétence et d’autonomie, sa position hiérarchique, son équipement informatique, la surface de son logement, la présence de conjoint et d’enfants. Pour certains le télétravail est une libération : moins de fatigue dans les transports, plus de petit chef sur le dos, fini la promiscuité de l’open space où chacun devait essayer de récréer son territoire.

Open space

Confinement en open space

Les réunions inutiles ont été supprimées, on peut enfin se concentrer et organiser son travail sans être dérangé.

En contrepartie, le manque de contact humain  et de convivialité peut être difficile à supporter, lorsqu’ils étaient présents dans le travail en présentiel.

L’équipement et les outils fournis au télétravailleur peuvent se révéler insuffisants ou inadaptés. La qualité de la liaison Internet conditionne grandement l’acceptabilité du télétravail.

Travailler de façon autonome sans être placé sous un regard extérieur permanent suppose des qualités certaines de concentration et d’auto-contrôle. Cela n’est pas à la portée de tout un chacun et peut nécessiter un apprentissage. Il faut bien reconnaître que l’enseignement, tel qu’il est encore bien souvent pratiqué, ne nous a pas préparé à la collaboration à distance.

 

 Une opportunité commerciale pour le numérique

Les mailings d’offres d’outils facilitateurs du travail à distance se multiplient :

Côté logiciels de gestion de projet on redécouvre l’intelligence collective et on vous inonde de bons conseils :

  • Comment collaborer efficacement ?
  • Comment assurer le succès de vos équipes projet à distance ?

Les réunions se font désormais en « distanciel » plutôt qu’en « présentiel ». Les outils de télé-audio-visio-conférences se multiplient et font recette. Microsoft Teams annonçait une hausse de 1 000% pour les visioconférences en mars. Zoom, encore inconnu du grand public il y a peu, est aujourd’hui l’application Internet la plus téléchargée au monde, avec près de 300 millions d’utilisateurs.  La concurrence fait rage sur fond d’accusations réciproques de sécurité défaillante ou de vol de données personnelles.

Une source d’économies pour l’entreprise

Certains l’avaient compris depuis longtemps, d’autres l’ont découvert à l’occasion des mouvements sociaux de décembre 2019 ou ne font que le découvrir à l’occasion du confinement : le télétravail permet de réduire les surfaces de bureau en prévoyant seulement des lieux de passage pour les indispensables réunions en présentiel.

Mais d’abord, qu’est-ce que le télétravail ?

Travail à distance, certes, mais à distance de qui ou de quoi ?

Le télétravail désigne « toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication ».

Officiellement, il s’agit donc d’un travail effectué hors des locaux de l’employeur grâce aux outils de télécommunication. Cela n’est donc envisageable que pour les métiers où le résultat du travail peut être remis à l’employeur ou au client sous forme exclusivement dématérialisée. Les emplois de bureau, dont il faudra bien changer l’appellation puisqu’ils seront désormais exercés au domicile, sont ainsi éligibles au télétravail. Médecins, psychologues, psychanalystes, journalistes, enseignants, consultants peuvent également exercer une grande partie de leur activité en « distanciel ». Le télétravail encore considéré il y a peu comme l’apanage des cadres s’ouvre désormais à d’autres catégories socio-professionnelles.

Le télétravail dans sa définition légale est choisi de façon volontaire et ne peut être imposé au travailleur, ce qui n’est bien évidemment pas le cas en période de confinement où le télétravail n’est pas choisi mais imposé pour des raisons sanitaires.

Il convient donc de distinguer le télétravail choisi qui offre à l’employé un espace de liberté par rapport à la situation de « présence obligatoire » dans les locaux de l’employeur, du télétravail imposé qui impose la « présence obligatoire » au domicile. On ne saurait donc confondre ces deux situations et en apprécier les avantages et inconvénients de façon identique.

Le télétravail décidé en urgence lors du confinement n’a pas toujours été mis en place dans des conditions optimales. Les entreprises qui le pratiquaient déjà de façon régulière n’ont pas eu de mal à le généraliser à l’ensemble de leur personnel. Les bonnes pratiques sécuritaires y étaient déjà mises en place.  Par contre, le système d’information s’est trouvé dangereusement exposé dans des entreprises peu préparées qui ont permis à leurs employés d’utiliser leur propre ordinateur sans mesure de sécurité particulière. Certains s’en sont émus a posteriori :

 

Le ministère des Armées a ainsi rappelé à son personnel les bonnes pratiques de sécurité à appliquer en télétravail.

De même, côté télétravailleur, la situation s’est révélée difficile à gérer lorsqu’un espace de travail ne pouvait être aménagé dans une partie suffisamment isolée du logement. Une visioconférence sans casque audio dérange forcément toute la maisonnée.

Engouement éphémère ou phénomène durable ?

Beaucoup y ont pris goût, côté employeur ou employé, pour des raisons économiques et de confort personnel. Il sera d’autant plus difficile de revenir en arrière que le droit du travail impose aujourd’hui à l’employeur d’examiner toute demande et de justifier tout refus de façon motivée. Ceux qui pratiquent le télétravail depuis déjà plusieurs années en connaissent les avantages et les défauts. Ils savent que la mise en place du télétravail implique des actions de formation, de nouvelles mesures de délégation et de contrôle et un souci constant de préservation du lien social. Certaines réunions de travail en visioconférence sont encadrées ou rythmées par des pauses café où l’on papote et échange à la fois blagues et bonnes idées. Les réunions physiques restent bien sûr irremplaçables lorsqu’on sait que beaucoup de couples se sont formés sur le lieu de travail.

Recommandations complémentaires

https://www.cybermalveillance.gouv.fr/tous-nos-contenus/actualites/recommandations-securite-informatique-teletravail

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Présidente d'honneur d'ADELI
Membre du comité
Responsable du GT Métiers