Compte rendu de la conférence-débat du 16 novembre 2021, animée par Nathalie Van Laethem et Jean-Marc Josset
Sujet, enjeux
À la fin du 20e siècle, l’on semblait vouloir différencier « sciences dures » (mathématiques, physique, biologie) et « sciences molles » (sociologie, psychologie, philosophie, histoire). Même si les premières seraient démontrables et reproductibles, à la différence des secondes, il semblerait néanmoins aussi que l’on souhaitait parfois dénier aux secondes la moindre valeur scientifique.
Dans un tout autre domaine, cette fois, celui des compétences, professionnelles et personnelles, nous différencions depuis un peu plus d’une dizaine d’années, deux catégories de compétences :
- les « hard skills », sortes de « compétences dures », classiques, à dominante technique (réputées solides) et
- les « soft skills », compétences comportementales, psychosociales. Autrefois parfois sous-estimées, elles sont de plus en plus mises en avant et sollicitées, tant par les entreprises en recrutements externes et internes que par la société civile, dans la santé publique pour leurs aptitudes reconnues par l’OMS à contribuer au bien-être, au travail comme dans la vie familiale, de couple, sociale, amicale ; la vie privée en général.
Pouvons-nous mieux identifier et caractériser ces dernières compétences apparemment plus floues ? Comment les acquiert-on, volontairement ou non, de notre enfance à toute notre vie ? Pouvons-nous les améliorer et, si oui, comment ? Avec quelles difficultés et possibilités ? Sont-elles un supplément d’âme, une cerise sur le gâteau ou bien une véritable valeur ajoutée pour l’individu et pour la collectivité ? Telles sont quelques-unes des questions qui se posent à nous et auxquelles a tenté de répondre un livre qui a servi de point de départ pour cette conférence-débat organisée par ADELI, laquelle ne pourra, bien naturellement, aborder que quelques points parmi les plus cruciaux.
Le rédacteur du compte-rendu, participant ou ayant participé à certaines des formations évoquées ici, il en est résulté une difficulté de restitution à travers l’importance plus grande à ses yeux d’en présenter le plus fidèlement possible le contenu plutôt que d’attribuer exactement à chacun de ses auteurs les différents propos échangés lors de cette soirée. On voudra bien l’en pardonner.
L’ouvrage « La boîte à outils des Soft Skills »
Récemment paru, l’ouvrage « La boîte à outils des soft skills », dans une approche scientifique, de développement personnel et de management d’organisation, identifie et décrit les 10 compétences psychosociales fondamentales. Autour de celles-ci sont expliqués 63 outils, avec exercices et références pour leur application pratique et leur amélioration. Ces 10 soft skills, ou compétences comportementales « pivots », sont :
- la réflexivité ;
- l’estime de soi ;
- la motivation ;
- la créativité ;
- l’adaptabilité ;
- l’organisation, l’efficience ;
- la gestion du stress ;
- l’empathie ;
- l’aisance relationnelle ;
- la coopération.
Les conférenciers
Nathalie Van Laethem, co-autrice du livre, est responsable de l’ingénierie formation chez Atlans.
Elle a occupé des postes de manager en entreprise et est l’auteure de plusieurs ouvrages en marketing et en compétences comportementales.
Jean-Marc Josset, co-auteur du livre est chercheur en sciences comportementales au laboratoire SENSE (Orange) et au laboratoire RITM (Université Paris Saclay).
Chez Atlans, il est responsable du Lab et dirige les recherches sur la Pratique Attentionnelle Active et son impact sur le comportement.
Les soft skills : quoi, pourquoi ?
Soft skills et pratique attentionnelle
Pour Nathalie Van Laethem, les soft skills font la différence en entreprise et dans la formation par rapport aux compétences techniques. Parmi celles-ci, la pratique basée sur l’attention, pratique au centre de notre soirée, constitue l’un des outils de la réflexivité. Elle nous permet de mieux développer nos compétences comportementales.
Selon Jean-Marc Josset, les soft skills nous permettent de prendre contact avec notre environnement (de travail ou personnel), de nous y inclure…
Un intermédiaire nous incluant dans notre environnement
Cela passe par la bonne mobilisation de nos différents sens, tels la vue ou l’audition, mais passe aussi par les expériences acquises du passé. Ces expériences constituent un avantage mais aussi un handicap, une limite, au travers de nos croyances et préjugés, pouvant laisser une place insuffisante à la découverte, à la nouveauté.
Nos obstacles aux soft skills
Le handicap de la croyance au passé
Croire dans le passé peut conduire à imaginer le présent et le futur, créant, comme évoqué plus haut, un écart entre ce que nous avons imaginé et ce qui se déroule vraiment, conduisant à une déception.
Tout ce qui a été appris par le vécu et l’éducation constitue, certes, un atout dans les hard skills, pouvant constituer, en revanche, un handicap dans les soft skills. Tout le monde connait des personnes qui étaient très à l’aise dans un environnement donné puis se sont trouvée décalées dans un nouvel environnement auquel elles ne parvenaient pas à s’adapter.
Ainsi, les expériences nous enrichissent, mais nous devons être capables aussi de les oublier. Cela fait une différence entre hard et soft skills, ces dernières, durables, semblant plus en lien à notre environnement. Nous centrer seulement sur nos propres idées, nos émotions, nos sensations, peut nous conduire à un décalage vis-à-vis de notre environnement, vis-à-vis de la réalité.
Un bon équilibre entre nous-mêmes et notre environnement
En synthèse, les soft skills constituent un intermédiaire entre nous et notre environnement. Cela nous permet d’établir le juste équilibre entre l’un et l’autre. Sans cet équilibre, nous aurons soit du mal à établir un point de repère fiable parce que trop centré sur nous-mêmes, soit nous serons trop dépendant d’autrui et de l’environnement avec un point de repère instable.
Les compétences psychosociales sont liées à notre façon d’être et véhiculées intimement dans notre comportement. Ce dernier est issu de notre plus tendre enfance, est le fruit de toute une éducation, et toute notre vie. Nous portons notre comportement en nous ou avec nous. Il comprend donc des automatismes, réflexes mécaniques. L’auto-observation, l’attention, permet de veiller à ces habitudes pour les dépasser, pour faire évoluer notre comportement de façon plus adaptée, à notre goût, aux nouveaux environnements dans lesquels nous évoluons. Cela suppose un juste équilibre entre nous-mêmes et notre environnement, sans nous laisser bloquer à l’une de ces deux extrémités.
Limiter le commentaire intérieur
Les habitudes nous enferment dans quelque chose de connu, à l’écoute de nos vieux commentaires intérieurs, au lieu de l’écoute de l’environnement et de nos interlocuteurs. Ou bien nous pouvons ainsi oublier et ignorer notre environnement ou nos interlocuteurs, ou nous pouvons les rendre audibles, compréhensibles et plein de nouvelles possibilités. Une raison de mettre à distance ceux des commentaires intérieurs par trop envahissants.
Admettre que nous ne possédons pas l’ultime vérité
Pour cela, il nous faut comprendre, admettre que nos commentaires intimes ne sont pas la réalité que nous imaginons. Et cette prise de conscience devient alors très relaxante. En effet, si nous pensons détenir la vérité, nous exigeons alors en permanence que ce qui advient autour de nous corresponde à cette vérité, ce qui entraine en permanence une pression énorme, alimentant nos stress quotidiens.
Difficulté du lâcher prise et de s’accepter soi-même
Si nous voulons toujours nous améliorer pour mieux nous gérer, gérer notre entourage, changer notre vitesse, etc. cela nous empêche alors aussi d’être nous-mêmes. Cela nous met dans un jugement permanent de notre comportement. Et involontairement un jugement conséquent de celui d’autrui. Il s’agit donc d’abord de lâcher prise avec ces jugements et d’admettre dans un premier temps que cela est ainsi et sera éventuellement mieux la prochaine fois. Les jugements parasitant nos vécus émotionnels de façon autodestructrice, désagréable et stérile, admettons enfin de les lâcher.
Si nous critiquons intérieurement sans cesse notre entourage, il nous est utile aussi d’examiner en quoi nos propres comportements ressemblent à ceux que nous critiquons, ceci afin de mieux accepter ces comportements, pouvoir peu à peu nous en détacher. Cette évolution détendra la situation et notre vie. Cette aptitude constituant une véritable compétence psychosociale.
La réflexivité est une observation de nous-même, sans juger en termes de défauts ou de qualités. Cette réflexivité opère une détente globale, permettant de mieux avancer et mieux nous connaître, développant une attention qui nous inclut avec l’environnement.
Deux voix : celle qui raconte et celle qui n’est pas dupe
Une question est posée dans la salle sur la nature et le nom de cette auto-conscience. Ce soir, celle-ci n’est pas identifiée d’un nom particulier. De façon pragmatique, les conférenciers nous appellent à distinguer l’une de nos voix nous entraînant dans des histoires artificielles en permanence liées au passé, nous empêchant de voir la situation réelle telle qu’elle est, de notre autre voix qui sait très bien, elle, et n’est pas dupe de nos histoires imaginées. Cette voix lucide est à l’image du grillon de Pinocchio, personnalisé en Jiminy Cricket chez Walt Disney.
Observer nos critiques sur l’environnement
Nos critiques peuvent être aussi un très bon indicateur pour comprendre où nous en sommes de nous-mêmes. Si le même type de critiques sur l’environnement et sur les autres revient souvent dans nos pensées, cela peut être un juste indicateur des exigences excessives que nous portons sur nous-même et qui nous pèsent inutilement.
Le mécanisme éducatif de la comparaison, (et compétition permanente), lié au mécanisme de l’exigence, est la source d’un stress inutile permanent.
Débat : les soft skills utiles comment ?
Au travail, les soft skills s’avèrent des savoir-être indispensables pour établir la bonne proximité et la bonne distance au sein des équipes avec nos collègues, vis-à-vis de notre hiérarchie ou de nos collaborateurs. Ainsi constate-t-on souvent qu’il faut bien six mois aux anciens étudiants arrivant fraîchement en entreprise pour s’adapter correctement à l’entreprise, à sa culture, trouver la distance adéquate avec celle-ci.
Compétences techniques ou compétences comportementales ?
Une remarque et question est faite sur le fait que, dans les années 90, on évoquait moins les compétences comportementales dans les entreprises, semblant privilégier en premier lieu, comme en informatique, les compétences techniques… Cette tendance se serait-elle donc inversée au cours des quinze dernières années en entreprise ? Comment cela évolue-t-il ?
Effectivement, cela fait une bonne dizaine d’années que ces compétences comportementales sont mises sur la table et, ces deux dernières années, la pandémie du Covid les a rendues encore plus cruciales, par exemple avec l’éclatement des équipes et la nécessité d’organiser le télétravail. Les compétences qui nous sauvent, sauvent les managers, les collaborateurs, tous les individus, sont celles de comportement dans un nouveau monde (professionnel ou personnel) de plus en plus volatile, incertain, ambigu et complexe, ou reconnu comme tel.
En particulier, au centre de celles-ci, en temps de pandémie, la capacité d’adaptation, là où les fonctionnements habituels bien établis semblent s’être enrayé complètement, les rencontres en face à face plus difficiles, tout comme les rencontres informelles habituelles et si précieuses autour de la machine à café.
Du coup, derrière l’écran, la pression est montée sans ces derniers moyens qui existaient de la faire baisser. La nécessité impérative de plus de compétences de comportement s’imposant.
À compétences techniques égales, les comportements font la différence…
En même temps, il est de plus en plus clair qu’à compétences techniques égales (hard skills), les recruteurs et RH vont sélectionner de préférence le profil possédant en plus de meilleures compétences de comportements (soft skills). Compétences relationnelles, à motiver et fédérer des équipes, à gérer son temps (à ne pas procrastiner), d’efficience (efficacité avec le minimum de moyen et de pression) la capacité à gérer son stress et ses émotions. La créativité, la prise d’initiative et de décision font aussi partie de ces compétences.
Au centre, le soft skill de réflexivité, l’outil d’attention…
Or, selon Nathalie Van Laethem et Jean-Marc Josset, toutes ces compétences comportementales partent, en leur centre, de la capacité de réflexivité, d’attention, de prise de conscience de nous-même. C’est la raison de leur choix de débuter leur livre et d’axer en priorité la conférence-débat sur la compétence de réflexivité, avec ses outils d’attention à nous-mêmes.
Loin d’être un outil statique, passif, l’attention à nous-mêmes doit être au contraire un instrument et outil d’amélioration continue, d’évolution progressive et dynamique de nos compétences techniques et comportementales. De là pourrait découler une capacité d’adaptation et l’évolution de toutes nos autres compétences.
Subir, rejeter ou gérer le stress ?
Une remarque est faite et question posée sur la capacité à gérer notre stress et la reconnaissance nécessaire de cette compétence si importante en temps de pandémie avec le développement du télétravail.
Notre capacité à la gestion du stress est effectivement l’une des dix compétences comportementales essentielles identifiée et détaillée par divers outils dans l’ouvrage. Elle conditionne pour beaucoup notre autonomie, notamment sentimentale, affective. Le stress peut aussi être intimement lié à des jeux de pouvoir, à l’ensemble des conditions d’organisation de l’activité. Avec des conséquences incalculables sur notre santé, notre bien-être. L’attitude face aux différentes catégories de stress peut être différente selon chacun. Savoir éviter son excès conditionne beaucoup, l’efficacité, l’existence, le bien-être et la santé.
Soft skills tout le temps, hard skills par moments
Différentes questions complémentaires sont posées sur la différence de nature entre les deux types de compétences évoquées lors de la soirée. L’une des différences les plus primordiales est que, tandis que les hard skills doivent être mobilisés surtout dans certaines situations particulières, les soft skills, elles, doivent être mobilisés en toutes situations, en permanence…
Les compétences comportementales ne doivent pas être compartimentées seulement à un secteur de la vie (professionnelle ou personnelle) ; en effet, si elles sont authentiques et vraies, ces compétences doivent être universelles, appliquées à tous les domaines de notre existence, sous peine d’un « faire semblant » hypocrite.
Et de la même façon qu’un coureur de marathon ne s’entraine pas la veille du marathon et doit faire un entrainement continu, les soft skills demandent un entrainement en permanence, dans tous les secteurs de la vie.
Peut-on se coacher, peut-on s’évaluer ?
Des questions sont posées sur les possibilités de coaching et d’évaluation. En réponse, les conférenciers précisent qu’un coaching peut effectivement être une bonne méthode. Cependant, encore plus complètement, une méthode peut être de prendre aussi pour coachs tous nos interlocuteurs, et en premier lieu ceux qui nous gênent le plus ou nous connaissent le plus mieux. Ainsi, le meilleur entrainement de tous les jours peut être trouvé auprès de collègues, supérieurs ou collaborateurs casse un peu embêtants, auprès de son conjoint, de ses enfants, de ses parents (ou beaux parents), sa famille et ses amis proches.
Comment peuvent s’évaluer nos et ces compétences ? Certes, cela est moins aisé à évaluer qu’une compétence technique, car la compétence comportementale ne peut s’évaluer que par rapport à un environnement et sur son terrain. Cependant, il est possible de demander d’expliciter le plus précisément possible la mise en œuvre de ces compétences et en apporter des preuves concrètes par des expériences et des résultats. Ainsi que d’en demander une évaluation à 360 degrés auprès de l’entourage de la personne ou du groupe concerné.
Et sur les réseaux sociaux ?
Des questions sont posées sur le rôle des réseaux sociaux dans nos comportements. Ceux-ci peuvent être vus finalement comme des projections amplifiées de ce qui se passe pour nous dans la vraie vie. Ils peuvent donc être une source d’information pour mieux nous connaître nous-mêmes.
Le réseau social est ainsi l’expression en grand de notre comportement : ne sommes-nous en relation qu’avec des personnes qui nous ressemblent ou sont d’accord avec nous ? Comment nous comportons-nous avec des personnes qui nous contredisent ? Les éjectons-nous de notre réseau ou maintenons-nous la relation ?
Or nous avons la malheureuse tendance à éliminer de nos relations (physiques ou numériques) les personnes qui pourraient nous apporter les meilleures leçons d’altruisme ; qui, sans s’en douter, pourraient être pour nous des coachs. Accepter d’être contredits est en général plus intéressant, selon Jean-Marc Josset, que d’être toujours approuvés.
Est-ce que les réseaux sociaux n’ont pas tendance à réduire les singularités différenciant les personnalités ? Effectivement, mais il n’y a pas que les réseaux sociaux dans ce cas. Ceux-ci sont comme une loupe grossissante, ne grossissant bien sûr pas quelque chose sorti de nulle part mais quelque chose étant déjà chez nous. Si nous utilisons le réseau social pour observer le grossissement d’un caractère que nous avons déjà en nous-mêmes, alors cela devient un outil, non pour nous entraîner vers moins d’humanité mais plus d’humanité, nous permettant de mieux connaître celles et ceux qui nous entourent, tout comme nous-mêmes.
La différence entre attention et concentration
Existe-t-il une différence entre attention et concentration ? Ces deux notions sont effectivement souvent confondues de façon très impropre.
Nathalie Van Laethem explique qu’une concentration, comme son nom l’indique, se doit d’être très focalisée, segmentée de façon pointue, fermée. Elle réclame donc une certaine tension et est par conséquent très consommatrice d’énergie, réclamant en compensation des pauses permettant la détente.
Si nous sommes, par exemple, tendus à écouter l’oratrice, les muscles du cou et de la nuque vont être tendus vers l’avant. Par l’attention retournée vers soi-même, il est alors possible, d’observer et prendre conscience de ces tensions, de les relâcher et de les détendre.
Une concentration peut être très focalisée sur quelque chose d’extérieur ou une douleur intérieure très forte. Si cela est l’un des mécanismes rudimentaires d’attention, cela n’en est qu’un aspect unilatéral, très limité et restrictif, facteur de stress.
Une véritable attention se doit d’être large, non segmentée. Elle nous permet une réflexivité élargissant notre point de vue, nos sensations, nos perceptions. Cette sorte de grand angle peut permettre plus d’harmonie, de détente, une efficience plus durable. Ainsi, nous pouvons faire l’expérience d’élargir de façon plus globale nos champs visuel, auditif et tactile. Ce mécanisme nous aide à nous inclure dans l’ensemble observé. Comme, par exemple, si les conférenciers ont en même temps la sensation des personnes qui sont sur place dans l’assistance et de celles qui sont connectées derrière leur écran. En sentant notre propre corps, nous pouvons nous sentir assis sur notre chaise, détendre notre nuque, nos fessiers, notre dos… Nous allons pouvoir nous sentir plus en harmonie dans une pièce au milieu de tout l’ensemble. En synthèse, nous allons pouvoir être présent à nous-même et à l’environnement dans lequel nous sommes, ce qui peut être facteur de soulagement et de relaxation.
L’attention est fondamentalement inclusive et unitive. C’est une perception plus tranquille que si nous sommes concentrés et tendus vers un point. Chacun peut donc avoir une sensation corporelle claire de la grande différence entre les deux phénomènes.
Ce qui est intéressant dans les compétences comportementales est qu’elles sont chez nous et que nous pouvons progressivement les développer par une observation, par la réflexivité, à partir de l’attention (laquelle est une prise de conscience). Ces capacités sont donc potentiellement chez nous, comme chez tout le monde, et se partagent.
Conclusion… et introduction
Compétences de base et compétences « en plus »
Cette conférence-débat et ses échanges, d’un point de vue structurel et statique, nous a permis de mieux situer les différentes compétences que nous sollicitons aujourd’hui, individuellement et collectivement, dans nos activités quotidiennes. D’un point de vue plus dynamique, elle nous a permis de mieux percevoir la façon dont ces compétences et leur réputation ont évolué dans une histoire récente et sont appelées fortement à continuer à évoluer dans la période à venir.
Les soft skills sont-elles donc des compétences en plus ? À la fois oui et non. Non, dans le sens que, loin d’être un supplément d’âme, elles s’avèrent être des compétences aujourd’hui indispensables et vitales pour survivre dans le monde d’aujourd’hui, beaucoup plus que dans un passé qui a été plus prévisible et plus stable. Oui, dans le sens où ces compétences sont souvent appelées à faire vraiment la différence aujourd’hui et dans l’avenir, entre les individualités comme entre les organisations.
Une entrée en matière
Les animateurs de la soirée (dont l’on pourra regarder attentivement la vidéo) précisent que cette conférence-débat ne pouvait pas entrer en profondeur dans les détails, théoriquement et pratiquement, comme le permet, si l’on le souhaite, le livre évoqué précédemment.
La soirée était donc avant tout destinée à une bonne entrée en matière du sujet permettant de mieux en mesurer l’importance et les moyens à notre disposition, dans le but de cultiver et développer nos compétences psychosociales.
À la fin de leur présentation, Nathalie Van Laethem et Jean-Marc Josset précisent qu’ils font partie d’un organisme de formation, Atlans, spécialisé dans les formations comportementales, dont l’on pourra largement consulter le site Web, www.atlans.eu, lequel présente et illustre les différents domaines d’activités.
Les particularités d’une formation ou d’une approche
Parmi les différentes spécificités de cet organisme et de cette approche, l’une d’elles est que les formateurs qui y sont impliqués sont, par ailleurs, des professionnels tels que médecins, chercheurs, spécialistes en marketing, managers, etc. Cela pour leur permettre de « jouer » à tous moments entre partie « métier » et partie « comportementale », avec des interventions variées comme dans le domaine de la santé, du social, de l’entreprise et des particuliers.
Diversité et similitudes
Selon les deux conférenciers, la synergie de cet ensemble s’avère captivante. Avec le sentiment étonnant aussi de trouver les mêmes comportements de base dans le domaine du social, des personnes en difficulté et dans celui des équipes de direction d’une entreprise du CAC40. Effectivement, mis à part un habillage culturel forcément très différent, les mécanismes comportementaux de fond se révèlent finalement les mêmes, en effet, dans des formes extérieures, un code vestimentaire, un langage et des habitudes différents. Reconnaître en chacun les mêmes mécanismes et les mêmes besoins qu’en nous-même est toujours profondément émouvant.
Vertus des partages et des échanges
Les animateurs de cette conférence-débat remercient l’assistance pour les très riches échanges de cet événement et affirment avoir passé un très bon moment avec tous les participants.