Voilà un mot Start-up, une notion, une entité, une expression que l’on croise souvent dans les médias… Le mot est mythique, un peu mystérieux et renvoie souvent à des « images types ». Telles le garage de Steve Jobs à Los Altos (dans la baie de San Francisco) où ce dernier, en compagnie de Steve Wozniak a, adolescent, fait naitre l’entreprise Apple en 1976.
En anglais, cela signifie littéralement « jeune pousse », que l’on peut traduire en français approximatif : « entreprises en démarrage ». Aujourd’hui, elles se signalent plus particulièrement sur le marché dit de la nouvelle économie, de l’économie numérique où l’innovation connaît un spectaculaire développement.
Il y a de l’espoir dans ce mot, même si les désillusions y poussent en herbes folles.
Essai de définition
Ils sont plusieurs à s’être essayés à des définitions raccourcies, percutantes, symboliques, mais qui peuvent aussi jeter le trouble et semer le doute :
- Steve Blank « une organisation temporaire à la recherche d’un business model industrialisable et permettant une croissance exponentielle ».
- Paul Graham « une entreprise faite pour avoir une croissance de 6 à 7 % par semaine ».
- Emmanuel Macron « je ne fais pas partie de ceux qui stigmatisent les entreprises du CAC 40, car ce sont elles qui structurent l’économie française. Il faut que les start-ups d’aujourd’hui préfigurent le CAC 40 de demain ».
- Brice Cornet « L’âme d’une start-up est l’innovation et ce qui décide de l’ouverture des portes du paradis ou de l’enfer est précisément le poids de l’âme ».
- Dave McClure « c’est une entreprise qui ne sait pas clairement ce qu’est son produit, qui sont ses clients et comment gagner de l’argent ».
Enfin, pour mieux s’y retrouver, quoi de mieux que de faire appel au philosophe et au poète :
- Hannah Arendt « Les mots justes trouvés au bon moment sont de l’action ».
- René Char « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habitueront ».
Exportateurs de mots…
Les start-ups ont eu une emprise considérable sur notre langue en injectant nombre de mots anglais.
- on parle de projet « bankable », mot qui vient du cinéma : c’est un acteur qui rapporte de l’argent.
- les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) qui rôdent à tous les carrefours de notre pensée.
- les Business Angel, qui n’ont rien à voir avec la religion ou les archanges, personnalisent des êtres prêts à apporter beaucoup d’argent dès le début de l’entreprise.
- le crowdfunding est une technique qui permet sur le Net de réunir des capitaux sur une idée, un projet, pas seulement un cadeau d’anniversaire ou l’enregistrement d’un CD.
- le pitch d’un projet, qui en quelques mots doit donner goût à l’aventure quel que soit le sujet.
- et enfin l’expression la Licorne (emprunté à la mythologie, animal imaginaire) qui désigne une start-up valorisée à 1 milliard de dollars, incroyables : Blablacar, Uber, AIRBNB …).
La Licorne, nous y sommes miracle ou mirage… c’est le nœud gordien de l’affaire. L’aventure des start-ups se caractérise par beaucoup d’excès, le nombre élevé de faillites, et les succès retentissants qui claironnent leur gloire sur l’ensemble de la planète.
Inventeurs de modèles…
La start-up n’est pas une entreprise comme les autres. C’est son originalité qui en fait son premier attrait. Elle explore… elle invente… elle imagine… elle cherche… elle tâtonne… elle crée. Elle détermine la valeur, elle trouve le client, elle établit le Business Model qui sera capable de développer une entreprise. Elle croit, elle devient un arbre.
La start-up n’est pas un objectif en soi, elle est un devenir qui se cherche et parfois se trouve. Ainsi les chemins pour y parvenir sont tortueux, sinueux, complexes, semés d’embuches, c’est la raison pour laquelle on finit par y trouver des Licornes ou des Business Angel.
Enfin pour rester dans une ambiance mythique ou magique, il faut bien encore parler de leur scalabilité… on frôle ici la parabole de la multiplication des pains (Jean 6, 1-16). Il s’agit d’établir un modèle où plus le nombre de clients augmente, plus les marges sont grandes et ainsi de suite, la reproductibilité faisant le reste…
À Paris nous avons un incubateur de Start-ups, La Station F où se nichent peut-être les miracles de demain. ADELI, explorateurs des espaces numériques s’intéresse à ces start-ups pour lesquelles elle a des projets.
Voici un lien sur un article qui recense les principaux incubateurs sur Paris.
https://www.paris.fr/pages/les-incubateurs-dans-la-capitale-6392