Le CES de Las Vegas c’est le salon de la démesure avec ses 2,5 millions de mètres carrés, ses 4 000 exposants, ses 175 000 visiteurs et son débordement de technologies futuristes, certaines marquantes et annonciatrices de révolutions futures d’autres, plus futiles, frôlant le gadget inutile. Cette édition marque nettement le pas avec moins d’exposants et moins de surfaces et surtout la quasi-absence de la Chine.
Les innovations remarquées
La boule de compagnie
Samsung a fait le buzz avec un petit robot sphérique, compagnon domestique, tel un « Alexa » à roulette il se déplace, régit toute la domotique de la maison (enceinte, volet roulant, téléviseur, musique, etc…) et répond à toutes vos questions. Il est rond, passe-partout, divertissant (il s’occupe de votre animal domestique en votre absence en jouant avec lui), sécurisant (il peut signaler les chutes de personnes âgées) et fait office de rappel pour tout ce que vous avez programmé. Il répond au doux nom de Ballie.
La ville du futur
De son côté, Toyota a présenté son projet de ville du futur prévue pour 2000 habitants au pied du Mont Fuji. Il s’agit d’un écosystème complet connecté et approvisionné en énergie par le biais de piles à hydrogène. Toyota y teste l’ensemble de ses technologies du futur : voitures autonomes en priorité pour la mobilité urbaine, la robotique de service, la maison intelligente avec toute une gamme d’objets connectés. Son Nom ? Woven City.
La télévision
Samsung a présenté une télévision rotative, basculante indifféremment à l’horizontale ou à la verticale, adaptée pour reprendre les images du Smartphone Samsung Galaxy en mode paysage ou portrait. C’est anecdotique, mais pourquoi pas.
Les robots
Toujours dans l’anecdote, mais qui illustre les potentiels en service des futurs robots, Procter & Gamble ont mis au point un charmant Charmin Rollbot qui vous apporte du papier aux toilettes lorsque vous en manquez ! Et c’est vrai…
La voiture
Nettement plus sérieux, BMW a présenté le cockpit du futur, à savoir le pare-brise avant qui se révèle en fait être un écran, et peut diffuser de l’information, des films… pour la voiture autonome nécessairement.
L’ordinateur
Après le téléphone c’est l’ordinateur qui devient pliable. Lenovo propose un PC pliable, le ThinkPad X1 Fold. Il fait un peu moins de un kilo, il se plie et se déplie pour s’adapter au rangement, au déplacement. Déplié il fait 13,3 pouces.
Un cocorico français
La startup française Wello a présenté un vélo cargo électrique capable de transporter en plus du conducteur un adulte ou deux enfants, avec une autonomie de 60 à 100 km. Il a la particularité de pouvoir se recharger, outre le secteur, sur des panneaux solaires.
Toujours dans les transports
Le salon a connu une forte actualité sur le concept de taxi volant. Hyundai s’est associé avec Uber pour présenter un prototype d’aéronef électrique et surtout autonome. Demain verra sans doute surgir en milieu urbain de nombreux taxis volants, emportant jusqu’à 4 passagers.
Le mystérieux projet Neon
C’est une filiale de Samsung, StarLabs qui a proposé le principe de la réalisation grandeur nature, sur de grands écrans d’avatars humains créés à partir d’images humaines. On est très limité sur la projection en utilité d’un tel concept, mise à part la très banale publicité.
Cinq startups françaises ont été à l’honneur et primées lors de cette édition 2020 du CES de Las Vegas
Meyko
Elle a conçu, en soutien aux enfants malades chroniques, un petit robot qui encourage ces enfants à prendre leur traitement. Le robot est doté d’une capacité émotionnelle qui lui permet de transmettre à l’enfant des sourires d’encouragement. Fabriqué en Vendée il est en vente à 129 euros. Il assure un suivi et un compte rendu de la prise de médicaments.
BassMe (prix « Innovation de l’année »)
C’est un bel exemple de sérendipité (Wikipédia : conjonction d’un hasard heureux qui permet au chercheur de faire une découverte inattendue). L’un des deux cofondateurs de cette startup allongé sur son canapé fait l’expérience de laisser tomber sur son thorax une enceinte portable, découvrant une sensation auditive inédite. Dans la foulée il met au point le prototype de BassMe, à savoir selon ses propres propos : « Une caisse de résonance portative que l’on accroche en bandoulière sur le torse et qui permet une expérience d’écoute totalement immersive ». 1 700 commandes ont déjà été faites à partir de leur site web au prix unitaire de 129 euros.
Carmitou (prix « Innovation »)
Passionné par les animaux, son fondateur a conçu un bac à litière qui permet le suivi quotidien de la qualité des urines de son chat et d’y détecter d’éventuelles maladies chroniques, ainsi que de mesurer son poids. Son prix devrait être dans une fourchette de 300 à 350 €.
BeFC
Cette startup française a mis au point une mini pile révolutionnaire et écologique, de la taille d’une pièce de monnaie, à savoir une pile bioenzymatique à base de papier, de sucre et d’enzyme. C’est une réponse très adaptée à la pollution qu’engendrent les piles miniatures usagées. Elles sont principalement destinées à des appareils jetables ou de basse puissance, en particulier dans le domaine médical (tests de grossesses, lecteur de glucose, capteurs sans fil).
Hap2U
Cette innovation consiste à pouvoir monter le volume de la musique, par exemple, sur l’écran tactile d’une voiture, avec la sensation physique d’un vrai bouton. C’est ce que l’on appelle la technologie du retour haptique, à savoir la retranscription sur un écran de la sensation d’un toucher sur des matières physiques.
Conclusion
Sur le fond, des efforts remarquables ont été faits dans le domaine de l’IA et des composants, particulièrement dans les composants embarquant de l’intelligence artificielle. Grands constructeurs automobiles (Nissan, BMW, Hyundai, Honda, Ford…) et équipementiers automobiles (Faurecia, Valeo, Mobileye, Bosch…) ont dévoilé leurs innovations dans le secteur de l’habitacle automobile.
On a vu aussi des progrès dans les puces et composants des Smartphones et objets connectés avec Nvidia, Intel, Qualcomm… l’IA est en train de devenir la composante systématique de tous ces objets, pour la reconnaissance vocale, faciale, le traitement en temps réels des photos et des vidéos.
Enfin, on voit émerger un concept que l’on peut qualifier d’IA émotionnelle, grâce à des systèmes qui détectent nos émotions et sont capables d’y répondre.
Pour en savoir plus: le rapport d’Olivier Ezratty sur le CES 2020