La Gaîté Lyrique
La Gaîté Lyrique a toute une histoire derrière elle, dont le naufrage d’un parc de loisir initié lorsque Jacques Chirac était encore maire de Paris. Ce beau bâtiment a fini par sortir de ses turpitudes quand la ville de Paris s’en est inquiété et s’en est emparée pour en faire un Établissement culturel et comme elle l’indique elle-même « un lieu média qui parle des cultures post-Internet » … à sa manière avec son programme Laboratoire (Observer et penser demain). La Gaîté Lyrique s’est engagée ainsi sur les voies de l’exploration numérique….
D’où cet article pour attirer votre attention et porter à votre connaissance l’information qui rejoint nos pistes d’exploration et nos propres travaux. Pour ne rien gâter, outre la création, c’est aussi un lieu de fête et comme on dit chez nous… de partage, n’hésitez pas à vous rendre sur son site et consulter son programme d’activité.
Qu’est-ce que le laboratoire de la Gaîté Lyrique ?
Comme tout bon laboratoire, c’est un lieu où on cherche, où on explore la société contemporaine dans toute sa diversité et ses arcanes où le risque de se perdre est bien grand. L’ambition avouée de ses promoteurs n’est ni plus ni moins que « d’offrir une boite à outils pour agir collectivement au quotidien ».
La programmation s’adresse aussi bien à un public très averti qu’aux simples curieux, étudiants, chercheurs, entrepreneurs, artistes, activistes sont visiblement les bienvenus.Les pistes de travail sont nombreuses, je n’en retiendrai qu’une pour tous les Adéliens, un cycle qui parle de lui-même :
Étudier les cultures du numérique : le côté obscur du futur du travail
Les promesses du numérique, à supposer qu’il y en eût de sérieuses… laissent place à un monde du travail où chaque instant se confronte à la fois à des processus d’automatisation séduisants … mais aussi à une « colonisation » souterraine de notre être intime et public qui pose questions. Réseaux sociaux omniprésents, Smartphones ubiquistes… engendrent aussi bien, plus de travail non payé ou effort de productivité non récompensé… tout un prolétariat émerge de ces néo plateformes comme Uber ou Amazone, bref il y a de quoi explorer, pour mieux comprendre, afin de mieux agir.
La Gaîté lyrique a confié à Antonio Casilli de l’EHESS (L’École des Hautes Études en Sciences Sociales) le soin d’orchestrer trois conférences.
Antonio Casilli

Antonio Casilli
Antonio Casilli est un sociologue, un enseignant chercheur qui travaille à Télécom Paris et qui est associé au LACI-IIAC de l’EHESS. Ses publications le désignaient naturellement à entreprendre ce cycle de trois conférences pour le compte du théâtre de la Gaîté Lyrique
- En attendant les robots, enquête sur le travail du clic (Les Éditions du Seuil 2019)
- Les liaisons numériques (Les Éditions du Seuil 2010)
- Qu’est-ce que le digital labor ? en collaboration avec Dominique Cardon (INA 2015),
il a organisé et structuré cette présentation en collaboration avec Silvio Lorusso, Aude Launay Lilly Irani, Elisa Giardina Pap et RYBN.
Le programme
- Jeudi 12 mars 2020 à 19 h : La start-up nation : un cirque sans filet avec Silvio Lorusso (Institute of Network Culture) et Aude Launay, curatrice.
- Jeudi 9 avril 2020 à 19 h: L’Intelligence artificielle est-elle la “destinée manifeste” du travail humain ? avec Antonio Casilli (Telecom Paris) et RYBN, artistes.
- Jeudi 28 mai 2020 à 129 h: Il faut toute une culture pour faire une IA avec Lilly Irani (UCSD) et Elisa Giardina Papa, artiste.
Références :
- Les Inrocks la face cachée de l’intelligence artificielle, comment les forçats du clic font fonctionner les robots.
- Vidéo : conférence d’Antonio Casilli “l’automate et le tâcheron, dépasser la rhétorique de la destinée manifeste de l’IA”.
ADELI a constitué un groupe de réflexion et de travail sur les métiers et le numérique pour lequel vous pouvez faire une demande de participation.