L’ODOScope
Préface d’Alain Faisandier à l’ODOScope
Pourquoi subsiste-t-il des insatisfactions ou de la méfiance vis-à-vis de la réalisation des logiciels et des systèmes, en termes de qualités techniques, de durée de développement, et de coûts ? Les auteurs du présent ouvrage connaissent les réponses pour avoir analysé cette problématique et avoir participé à l’élaboration de démarches, méthodes, référentiels, outils visant à la résoudre.
En résumé, le travail par approximations successives, lors de la conception et de la réalisation ne peut plus répondre aux contraintes et objectifs socio-économiques actuels. D’où la naissance, depuis une vingtaine d’années, de multiples initiatives de formalisation de démarches construites que l’on appelle « dispositif qualité ou méthodologique ».
Quelle démarche faut-il suivre ? En tant qu’acteur industriel de l’amélioration continue et auteur de référentiels et méthodes, je dirais qu’il faut commencer par ce qui n’est pas trop éloigné du niveau de capacités ou de pratiques actuelles de l’entité concernée (individu, processus, organisme). Face aux nombreux dispositifs existants, le néophyte, en matière d’amélioration a l’impression d’une jungle. Le présent ouvrage lui permet de s’orienter et de faire rapidement le choix qui déclenchera les premiers audits ou évaluations et permettra ainsi d’amorcer la boucle des améliorations continues indispensables pour la survie.
Y a-t-il convergence ou cohérence entre les dispositifs existants ? Du fait d’un manque de concertation entre les comités, les initiateurs de ces divers dispositifs ont défini leur propre vocabulaire (processus, évaluation, maturité…). Mais l’analyse montre que les fondements sont sensiblement voisins, même si certains sont plus précis ou plus ciblés. La tendance actuelle est à l’harmonisation des dispositifs de reconnaissance, des référentiels de développement et des méthodes d’évaluation. Cette harmonisation passe par un recentrage des normes et standards internationaux sur les fondamentaux : comment doit-on innover, concevoir, réaliser, développer, gérer… Devant les enjeux industriels, la mondialisation des réalisations, le coût de développement d’un standard (de 5 à 10 M $), de nombreux comités ont ressenti le besoin de coopération intercomités ou interorganismes à des fins de standardisation. Des projets d’harmonisation de standards existants sont en marche. Un exemple typique est celui du comité ISO/IEC JTC1/SC7 Software and Systems Engineering avec l’harmonisation des référentiels ISO/IEC 12207 et 15288 pour établir un dispositif unique, mais à tiroirs, fournissant un référentiel de processus compatible « système » et « logiciel » et avec le modèle d’évaluation ISO/IEC 15504 ; le tout utilisable pour un logiciel indépendant, pour un système regroupant plusieurs technologies, pour un système à logiciels prépondérants. L’objectif fixé est une publication du référentiel en moins de 4 ans sans rupture avec les référentiels existants.
Le présent ouvrage s’inscrit tout à fait dans cette tendance d’harmonisation des référentiels, car il extrait, des dispositifs existants, les éléments essentiels permettant de comprendre leurs objectifs et les moyens de mise en œuvre associés.
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- Directeur de l’entreprise MAP système.
- Membre de la Commission AFNOR de Normalisation Ingénierie, Qualité des logiciels et des Systèmes, Président du groupe de travail Ingénierie des systèmes ; Éditeur principal du projet d’Harmonisation des standards ISO/IEC 12207 et 15288 au comité ISO/IEC JTC1/SC7.
- Co-Président du Standards Technical Committee de l’International Council On Systems Engineering.