Les multinationales du Web, couramment appelées « GAFAM » (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), regroupent une part croissante des opérations des internautes. De plus, certaines sociétés se sont lancées dans des programmes de recherche-développement dans des domaines sophistiqués du futur tels que : Intelligence Artificielle, voiture autonome, études sur l’accroissement de la longévité humaine, médecine et chirurgie numérique, domotique…
Quelques éléments concernant les GAFAM :
- En 2014, le moteur de recherche Google employait 100 000 salariés de par le monde. La société a effectué, sur 1 million de serveurs, 77 % du total des recherches ; son chiffre d’affaires est aujourd’hui, de l’ordre de 70 milliards d’euros.
- En 2019, le réseau social Facebook, compte 2 milliards d’utilisateurs actifs, et un chiffre d’affaires estimé à 250 milliards d’euros.
- Sur le site de e-commerce Amazon, environ la moitié des utilisateurs du Web ont effectué un achat en ligne ; son chiffre d’affaires mondial est de 180 milliards d’euros.
Les risques par rapport aux fondamentaux concurrentiels, fiscaux…
Le modèle économique de la plupart des GAFAM repose sur la gratuité des services au client, compensé par des ressources d’annonceurs.
Pour une marque donnée, le nombre et la nature des sites proposés par l’outil, sont calculés à partir du nombre et la nature des connexions.
Le revers de la médaille est double pour l’internaute. Dans le cas de Google :
- la publicité entraîne un grand nombre de notifications indésirables lors de l’utilisation des outils. Qui n’a pas subi, lors d’un visionnage sur YouTube (outil créé par Google), de nombreux spots intempestifs sur des sujets qui n’avaient rien à voir avec le contenu du film ?
- Google exerce à la longue, une «mainmise technique et commerciale» sur le client qui devient captif. Il impose sa «logique» propre à de nombreux systèmes : moteur, repérages GSM, mobiles Android. Une position dominante analogue avait déjà été connue il y a une trentaine d’années avec l’ensemble des outils de Microsoft. De plus, au plan concurrentiel, les divers référencements, algorithmes et alertes, ont amené plusieurs sites internationaux de recherche d’emploi, à se coordonner pour attaquer la société devant les tribunaux.
Au plan fiscal, on ne compte plus les actions de divers États Européens, dont la France, visant à «poursuivre» les actes d’optimisation fiscale vers des pays à taxation avantageuse. Ces dernières semaines, la multinationale a été contrainte de payer 1 milliard d’euros d’amende à l’État français.
Un risque permanent : l’utilisation détournée de données personnelles
Les géants du Web détiennent un quasi-monopole sur les flux d’information et, de ce fait, paraissent en mesure d’influencer le discours public, quasiment à l’insu des internautes.
Dans le cas de Facebook, certaines utilisations abusives au plan éthique, ont défrayé la chronique :
- En 2015-16, une affaire de gestion de données personnelles à des fins électorales, via la Société «Cambridge Analytica».
- Lors des attentats terroristes de Christchurch en mars 2019, le réseau social avait diffusé des images des faits «à chaud» sur sa partition «Facebook Live».
https://www.lopinion.fr/edition/economie/monopole-vie-privee-fiscalite-qui-arretera-gafa-193
Un « début de réactions » des États souverains
- Durant l’été 2019, le ministre de l’Économie français lance l’idée d’une taxe nationale de 3% sur les chiffres d’affaires des GAFAM qui font un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros dans le monde et de plus de 25 millions d’euros en France. Proposée à l’Union Européenne en vue de son extension, celle-ci ne rencontre pas l’unanimité requise.
- Mais fin août 2019, le G7 des grandes puissances mondiales réuni à Biarritz, conclut un accord de principe sur une taxe de niveau international, dont l’OCDE serait chargée de la conception et de la mise en place. De plus, au plan national, une mesure corrective est décidée (remboursement du trop perçu national par rapport à la formule internationale).
En conclusion : Faut-il mettre fin au monopole ?
- Pour mettre fin à un monopole, encore faut-il démontrer que la position dominante des entreprises concernées génère (non exclusivement= : une rente et/ou des hausses de tarifs et/ou une baisse de la qualité du service. Or, l’offre des GAFAM, en plus d’être gratuite et donc largement accessible, est suffisamment diversifiée techniquement pour satisfaire le client.
- Les produits concurrents sont «modestes». Par exemple, le moteur de recherche français Qwant, créé en 2013, a proposé les caractéristiques suivantes : les données personnelles ne seront pas revendues et les internautes ne seront pas «tracés».
- Il conviendrait que les études prospectives de certains GAFAM, citées au premier paragraphe de cet article, soient plus étroitement suivies en particulier par les États, pour empêcher que les multinationales «dictent», une fois encore, les évolutions sociétales.
The Data Big Tech Companies Have On You https://t.co/dxajJgDIXr #Guide via @fitness_volt
— Martine OTTER (@MartineOtter) 9 novembre 2019
La polémique continue autour de l’application de la loi sur les droits voisins :
https://www.nextinpact.com/news/108332-droits-voisins-google-ne-bafoue-pas-loi.htm
Tableau bien documenté et intéressant.
Je pensais que GOOGLE “écrasait” tout en tant que “Big Brother”, FACEBOOK et MICROSOFT sont bien
placés …
patrick.kineider@hotmail.fr