Préambule
Sans avoir un champ sémantique aussi vaste que celui du terme « philosophie » ou encore celui du terme « numérique », cette notion désigne tout système où des techniques peuvent se substituer à tout ou partie des facultés mentales de l’homme (rationalité, créativité…) pour produire des résultats.
Bien que l‘I.A. soit l’équivalent français de A(rtificial) I(ntelligence), nos deux termes français gagnent à être explicités.
- L’« intelligence » est une faculté cognitive de l’homme, liée à un fonctionnement biochimique de son cerveau (du reste pas totalement expliqué scientifiquement, même aujourd’hui). De tout temps — et spécifiquement dans la civilisation occidentale et depuis le Siècle des lumières — l’intelligence comme faculté est une puissante base civilisationnelle des individus et groupes : elle est porteuse pour l’homme de progrès, et d’organisations économiques et sociales stables.
- « Artificiel (le) » est un adjectif dont l’étymologie signifie ‘« fabriqué à partir d’un art ». Dans le cas de l’I.A., ; il désigne un ensemble de systèmes et de processus, appuyés, non exhaustivement, sur le traitement de l’information et le monde numérique. Ceux-ci sont fondés sur des « algorithmes », enchaînements enregistrés d’opérations, à partir de données entrées et d’ensembles de données existantes, en vue de résultats.
Note du rédacteur : la présentation adélienne récente de Véronique Pelletier constitue un référentiel, structuré et cohérent, de l’historique, de l’état de l’art, de quelques applications non exhaustives et du vocabulaire associé. Des reports à plusieurs pages de cet intéressant outil figurent ci-après.
Exemple d’IA générative : ChatGPT
Fonctionnalités de l’IA générative
L’ « IA générative » en ligne est un domaine récemment ouvert aux utilisateurs finaux, elle permet de générer en conversationnel, à partir de bases de data appelées « paramètres », de règles et d’algorithmes : des textes, vidéos, sons, etc.
Reprenons la liste des fonctionnalités du document de Véronique Pelletier :
L’IA générative, comme ChatGPT est multimodale ;
- elle permet la génération de textes ;
- donne des informations, fait des synthèses, écrit un poème, écrit une chanson…
- génère du code informatique :
- génére des images ;
- génére des vidéos ;
- génére des sons ;
- elle est puissante ; elle imite la voix d’un animateur radio (radioGPT).
Le principal prestataire actuel des outils d’Intelligence Artificielle est la Société OpenAI. Ces outils sont accessibles au grand public (systèmes Windows, Linux, iOS, Google Android…) suivant des modalités constamment renouvelées (à l’heure actuelle la constitution d’un profil Login+mot de passe, pour déboucher ensuite sur divers contrats d’abonnement en ligne).
On a également, pour constituer ce document, utilisé un outil analogue, proche : Chat ODT.
1ᵉʳ cas : question de géographie générale
Question : quelles sont les quatrième et cinquième villes françaises vis-à-vis de leur population ?
Réponse : « La quatrième ville française la plus peuplée est Lille, située dans le département du Nord et dans la région Hauts-de-France, avec une population d’environ 232 440 habitants (selon les données de l’Insee en 2021), La cinquième ville française la plus peuplée est Nantes, située dans le département de la Loire-Atlantique et dans la région Pays de la Loire, avec une population d’environ 318 300 habitants (selon les données de l’Insee en 2022). »
2ᵉ cas : question financière
Question : quel est le cours de l’action BNP PARIBAS à la Bourse de Paris ?
Réponse : « Je suis désolé, mais je ne suis pas en mesure de consulter en temps réel le cours de l’action BNP parce que cela nécessite des mises à jour constantes et une connexion en temps réel à une source de données boursières, ce que je ne peux pas fournir en tant qu’assistant virtuel. Je vous suggère de voir à la Bourse de Paris. Cependant, vous pouvez facilement trouver cette information en effectuant une recherche rapide sur Internet ou en consultant les sites financiers en ligne. »
Que nous révèlent les réponses précédentes ?
Voici quelques conclusions après l’analyse des exemples ci-dessus :
- Dans le cas géographique, on constate : des résultats concluants, des réponses formulées dans un français de qualité, grammaticalement et orthographiquement.
De plus, le logiciel interroge un ensemble de data résidentes à jour.
- La réponse sur la valeur d’une action du CAC40 est intéressante.
Les données financières — et, on le constate, dans de nombreux autres domaines s (sécurité publique, médical) peuvent être exclues des paramètres consultés. À noter cependant qu’il n’y a pas de charte régulatrice pour chaque outil IA : l’utilisation d’un outil ChatGPT ou Chat ODT est simplement « signalée » comme déconseillée si elle peut contrevenir aux « bons comportements » énoncés dans le RGPD Européen.
Il peut y avoir d’autres limites (ex. : ChatGPT signale ne pas traiter de data postérieures à 2021).
Documentation : « Parcoursup », définition et exemple d’un algorithme classique hors I.A.
Afin simplement de nous remettre en mémoire l’environnement des « algorithmes », décrivons un algorithme simple « grand public » de l’Éducation Nationale, de façon très antérieure à l’Intelligence Artificielle : ce n’est pas (peut-être « pas encore ») de l’I.A.
Les familles des adéliens sont sans doute nombreuses à utiliser ou avoir utilisé, dans les dernières années de lycée ou de collège, l’outil public en ligne « ParcourSup ». Il s’agit d’un système de pré-attribution de filières d’enseignement supérieur à un candidat, en fonction de ses choix hiérarchisés.
Au fil des années, l’algorithme de ParcourSup retenu a été celui imaginé par les scientifiques David Gale et Lloyd Shapley, avec des évolutions régulières. Il s’agit là d’un système de couplage de deux séries.
Lien vers le détail de la procédure
Il y a trois phases de saisie avec mise à jour de l’algorithme. À l’issue d’une 4ᵉ phase, on aboutit à une affectation finale des éléments de C avec les éléments de F. Ce résultat (ici après trois passages) est une correspondance stable entre les trois candidats et les trois filières.
Il est « communément admis » qu’au regard de la dynamique proposée, c’est celle qui correspond le mieux aux vœux initiaux des candidats.
Conclusion générale
Ces vingt dernières années nous ont montré une banalisation mondiale d’Internet, des télécoms numérisées et des réseaux sociaux. À ce jour, toutes les questions réelles d’éthique, confidentialité, respect des libertés n’ont pas trouvé de solutions durables.
L’IA est un ensemble « en gestation ». Au vu de ses « premières couches », on a peine à concevoir, concernant une IA future avec des milliards de données, le point d’équilibre du « risque acceptable ».
On a donc deux grandes tendances sociétales :
- d’un côté, l’IA est favorablement « encouragée » par les décideurs : pour le progrès et la mise à disposition instantanée des connaissances, sciences, processus industriels, information (cas typique : l’I.A. dans la santé, volontarisme gouvernemental en France) ;
- d’un autre côté, elle est cependant regardée avec suspicion par certains souvent à l’issue de généralisations intellectuelles hâtives, exagérations, infox sans grand fondement scientifique.
Et, au final, autant de raisons « subjectives » de se féliciter que de s’indigner. Dans cette dualité, le clivage générationnel est très palpable !
On attribue facilement à l’I.A. une aide à la diffusion d’infox, tel que, récemment, une image postée sur Twitter, d’un incendie touchant le Pentagone.
Pas de « science sans conscience », disait déjà RABELAIS. Plus près de nous, d’après l’écrivain Sydney Harris, « le vrai danger, ce n’est pas quand les ordinateurs penseront comme les hommes, c’est quand les hommes penseront comme les ordinateurs ».
ADELI se devra de faire pencher la balance du bon côté…
Références :
- Présentation ADELI de Véronique Pelletier
- au sujet de Parcoursup : Cours Thalès