Éditorial
L’éditorial de cette Lettre d’ADELI porte sur la dépendance, la dépendance au numérique !
Nous sommes tous devenus dépendants du numérique, aussi bien au niveau individuel qu’au niveau collectif.
Les individus utilisent tous (ou presque) un smartphone, une tablette, un ordinateur, une montre connectée… Ils achètent, ils jouent, ils s’informent, ils communiquent entre eux et interagissent dans des groupes et avec des objets connectés. Le papier disparait petit à petit. Le courrier est devenu électronique… Nous prenons nos rendez-vous médicaux par Internet. Nous pourrions difficilement faire machine arrière… Nous communiquons avec l’Administration et différents organismes par Internet : impôts, Sécurité Sociale, mutuelle, banque…
La dépendance peut même aller au-delà des limites de normalité chez certains individus ; on parle alors d’addiction.
Quelques individus ne sont pas connectés et ont du mal à s’intégrer dans la nouvelle société du numérique qui se dessine ; souvent des personnes très âgées, qui n’ont pas travaillé depuis longtemps, qui n’ont pas de moyens financiers suffisants…
Une autre fracture sociale existe avec les pays du sud, moins développés que nous… Mais ne faudrait-il pas les prendre pour exemple, ils consomment moins, ils se déplacent moins, leur empreinte carbone est moindre…
Les organisations se sont toutes (ou presque) converties au numérique pour communiquer, gérer l’entreprise, acheter, commander, vérifier la législation, payer les employés, les fournisseurs, établir des devis, facturer. Des machines-outils sont conçues et réglées par Internet. Le travail peut s’effectuer à distance dans de nombreux cas.
L’éducation utilise de plus en plus le numérique pour donner des consignes aux élèves en temps de confinement, pour participer à des projets, pour apprendre… Mais c’est un domaine où l’enseignant reste maître de sa pédagogie, où l’apprentissage en présentiel reste plus motivant pour les élèves et leur professeur…
La détection de cancers, des diagnostics accompagnés par des IA, des thérapeutiques adaptées à chaque personne, des analyses, des aides à la décision dans de nombreux domaines (détection de fraude, allocation de subventions, prêt bancaire, identification, authentification, contrôles aux frontières, pass sanitaire…). Sur toutes ces applications, il serait difficile à la société de revenir en arrière…
Nos besoins en énergie augmentent, nous sommes de plus en plus nombreux sur la planète, il faudrait sans doute maîtriser nos usages numériques sans compromettre le progrès… Comment réguler les écosystèmes ? Quels sont les points importants à vérifier, superviser ? Comment les organisations seront-elles responsables de critères environnementaux, économiques, sociaux ? La survie des entreprises passe-t-elle par le développement durable ? En temps de crise comme en ce moment, les entreprises sont aidées, mais qu’advient-il des employés « au noir » ? Ils ne touchent pas le chômage…
Dans une société comme la nôtre, il est possible de vivre en dehors du système, mais c’est de plus en plus difficile. C’est ce qu’il faudrait faire comprendre à tous nos élèves…
Depuis l’après-guerre le numérique existe. Nous ne pouvons plus nous en passer. Alors, restons vigilants pour que la société ne devienne pas une société de surveillance, tout en mesurant certains indicateurs clés afin de réguler nos usages…
Aidez-nous en participant aux groupes de travail (IA, métiers, processus…) en écrivant un article ou en proposant une conférence-débat sur un thème de votre choix…
Véronique Pelletier