ADELI – Notre histoire
1978-1980 – La genèse d’ADELI La Logique Informatique
Partons d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Oui, nous étions en 1978, il y a une bonne vingtaine d’années.
C’était une époque de transition dans l’histoire de l’informatique. Après les premiers pas des années 50 et 60, la nouvelle technique du traitement électronique des données prenait son essor industriel.
En ces temps-là, ceux que l’on venait de baptiser “informaticiens” :
- s’escrimaient à concocter des programmes astucieux,
- qui exploitaient, au mieux, les ressources, encore limitées, des matériels et des logiciels,
- pour satisfaire les besoins évoqués timidement par des utilisateurs captivés.
Le travail informatique consistait à adapter les besoins de l’entreprise aux possibilités et aux contraintes technologiques.
Les analystes organisaient les données en fonction des possibilités des structures physiques de fichiers (encore séquentiels, plus ou moins indexés, pour les plus avancés).
L’articulation des programmes :
- d’abord, par lot, en temps différé,
- puis par transactions, en temps immédiat, était commandée par les contraintes de taille et de temps de traitement.
Les programmeurs tissaient des toiles à ramifications multiples, en jouant sur des branchements calculés et sur des altérations d’aiguillages ; leur métier consistait à ” mettre beaucoup de longs spaghettis dans des petites boîtes de sardines “.
La méthode Warnier
Au début des années 70, un auteur, Jean-Dominique Warnier (1920-1990), tentait de promouvoir – dans une indifférence quasi générale – une nouvelle approche qu’il avait baptisée, en toute modestie, “Logique informatique”.
Warnier préconisait une programmation rationnelle, à base de deux structures élémentaires (la répétitive et l’alternative). C’était LCP (Logique de Construction de Programmes).
Puis, passant de la programmation à l’analyse, il recommanda de commencer l’étude d’un système par la modélisation de l’organisation des données. Il préconisait d’analyser les échanges d’un système avec ses acteurs externes et internes, sous forme d’un scénario en 4 étapes :
- initialisation (commande) ;
- réalisation (livraison) ;
- compensation (facturation) ;
- valorisation (règlement).
C’était LCS (Logique de Conception de Systèmes).
Cette doctrine, présentée avec une certaine emphase mathématique dans des ouvrages didactiques (publiés aux Éditions d’Organisation), suscita quelques vives polémiques.
Il faut bien avouer que la foi inébranlable dans les affirmations du maître tenait lieu de réflexion chez quelques disciples particulièrement zélés. Certains d’entre eux étaient prêts à en découdre, l’accolade (symbole de la décomposition hiérarchique) à la main, avec tous ceux qui supportaient mal les leçons de l’informatique élémentaire selon Jean-Dominique.
En effet, ces nouvelles idées trop simples se heurtaient au conservatisme ambiant et aux réticences de ceux qui, fiers de leur technicité, se seraient retrouvés bien diminués dans un monde où l’on aurait posé des problèmes simples, au lieu de construire des solutions complexes.
La création d’ADELI
Un intérêt commun pour cette méthode Warnier avait rapproché quelques praticiens : des enseignants de l’AFPA, des ingénieurs de Cii Honeywell Bull, des informaticiens d’Air France, de la Stéria etc.
Alors, cette petite poignée d’individus qui se réunissait, parfois, autour des concepts proposés par Jean-Dominique Warnier, a eu l’idée de constituer une structure permanente sous forme d’une association.
Une première assemblée constituante se réunit en mars 1978 dans les locaux du SCAT de Cii-Honywell-Bull ; elle approuva les statuts de cette association à but non lucratif, régie par la loi de 1901, et élit son premier Bureau : Henri Baradat, Jean-Claude Utter, Jean-Pierre Tranvouez et Alain Coulon.
Cette association prit naturellement le nom d’Association pour le DÉveloppement de la Logique Informatique => ADELI.

Les premiers travaux d’ADELI portaient exclusivement sur la logique informatique. Le rapport d’une enquête effectuée, en 1978, par deux stagiaires de l’AFPA, dressa un tableau de la perception des concepts de logique informatique dans les entreprises.
Bien que tributaire du bouche à oreille, la diffusion confidentielle des résultats d’ADELI attirait quelques renforts. Les premières années permirent de mettre progressivement en place les rouages de notre association : une structure administrative, un fichier, un premier bulletin.
Mais en parallèle à notre action, les idées de Warnier, relayées par des promoteurs anglo-saxons faisaient leur bonhomme de chemin :
- Les alternatives et les répétitives de LCP se retrouvaient dans la programmation structurée.
- Les fichiers logiques de LCS se retrouvaient dans le modèle entité-association.
Ainsi auréolés de la crédibilité de la technologie américaine, les concepts, que nous défendions, commençaient à perdre leur originalité et à entrer dans les pratiques professionnelles. Et, ADELI voyait s’éloigner l’essence de sa mission fondatrice.
1980-1990 – L’ouverture, la diversification et la croissance
Le MÉTHODoscope
Au début des années 1980, on vit apparaître des nouvelles méthodes consensuelles, telle Merise, dont l’influence débordait largement des diffusions confidentielles des méthodes spécifiques élaborées, ici ou là, par tel ou tel organisme.

En 1983, venu renforcer la structure du comité, Paul Théron créa et anima une commission qui se pencha sur la comparaison des méthodes de conception, à savoir Merise qui prenait son essor, AXIAL (Analyse Conception de Systèmes Assistée par Logiciels) et évidemment LCS.
Paul Théron proposa d’appeler MÉTHODoscope l’ouvrage publié en 1985. La presse informatique répercuta quelques échos de ce travail, sous ce nom magique qui aiguisa la curiosité des lecteurs. Nous avons retenu cette enseignement et nous n’avons pas manqué d’identifier les résultats de nos travaux par des noms se terminant en scope.
Dopé par cette jeune notoriété, ADELI poursuivait son évolution ; le nombre des adhérents avait atteint une centaine de membres. En 1988, nous avons fêté notre dixième anniversaire par une soirée de gala à l’Ariaco, cabaret brésilien du quartier latin.

Parallèlement, ADELI accompagnait les premiers frémissements de l’approche qualité en informatique. De 1987 à 1989, Patrick Moineau anima, dans les locaux de la Maison des Ingénieurs et Scientifiques de France, des séances de formation à la qualité, destinées aux informaticiens.
A l’occasion d’une étude, confiée par le Ministère de l’Industrie et conduite par Paul Théron, l’ADELI a publié, en 1990, l’ouvrage Génie logiciel et productivité des études, aux éditions de l’AFNOR.
L’AGLoscope
Mais dans notre domaine de prédilection, les techniques évoluent plus vite que les modes de pensée et à peine a-t-on présenté une synthèse claire sur un sujet que de nouvelles perspectives s’ouvrent.
En 1990, devant l’explosion des outils de conception, nous avons entrepris de réunir les principaux ateliers de génie logiciel, dans un ouvrage intitulé … AGLoscope.
1991-1996 – L’association française de génie logiciel
En 1991 le concept de Logique Informatique, passé de mode, n’était plus compris de nos nouveaux membres ; nous avons adopté une nouvelle signature, en gardant notre nom de marque ADELI. L’Association Française de Génie Logiciel remplaça l’Association pour le Développement de la Logique Informatique.
À cette occasion fut adopté comme nouveau logo le SCRIBE égyptien. Pourquoi ? Nous avions un triangle, qui est déjà le profil d’une pyramide… Le scribe symbolise de nombreuses valeurs qu’ADELI tâche de faire siennes : la continuité, l’impartialité, la sagesse, la pérennité, la transmission du savoir-faire…

De 1994 à 1997, sous la direction de Geneviève Coullault, nous avons synchronisé la sortie de l’AGLoscope annuel avec le salon de printemps AGL.
Sous l’impulsion de Gilbert Abouhair, les domaines en émergence ont été soumis à la réflexion de commissions : l’objet, la gestion de projets, les estimations de charges, la qualité. Les travaux se sont concrétisés par la publication de rapports.
ADELI, dont la notoriété est reconnue, a engagé des collaborations efficaces avec d’autres associations.
- Avec le MFQ, nous avons réalisé une étude sur les méthodes et outils d’estimation de charge ;
- Avec l’IQSL nous avons participé à une étude sur la maîtrise des risques dont est issu le PÉRILoscope ;
- Avec le SYNTEC nous avons publié “ISO 9001 et le développement de logiciels”, résultat des travaux d’une commission animée par Martine Otter et Vincent Miletto.
1997-2003 – En avant … vers la maîtrise des systèmes d’information
L’expérience acquise au cours de ces 20 ans nous a apporté la maturité, sans pour autant émousser le dynamisme de notre jeunesse.
Cette évolution de nos ambitions s’est concrétisée en octobre 1997, par l’ouverture, par notre webmestre Jean-Luc Blary, de notre premier site Web.

En 1998, le Comité de l’association, à l’étroit dans les limites du génie logiciel, a exprimé son souhait de s’épanouir dans un cadre plus vaste, celui de la ” maîtrise des systèmes d’information “.

Le 21 septembre 1998, ADELI fête ses 20 ans.
Le 20 juin 2001, ADELI organise un dîner-débat sur le thème du knowledge management.
En septembre 2002, le site d’ADELI devient dynamique en passant sous SPIP. Nous changeons d’hébergeur et de nom de domaine. Les curieux peuvent consulter les versions successives du site ADELI dans les archives d’Internet.
Le 8 décembre 2002, ADELI tient ses premières assises, sur le thème “Processus et systèmes d’information”, dans le cadre d’ICSSEA 2002.
Le 20 septembre 2003, ADELI fête ses 25 ans.
L’année 2003 est marquée par un travail de fond sur l’image d’ADELI. Un nouveau logo plus dynamique apparaît. Les maquettes de la Lettre et des publications sont revues. Le site suit ce mouvement de rajeunissement général.

Le 19 novembre 2003, ADELI est présente à SisQual 2003.
2004-2010 – L’affirmation des certifications – la convivialité
La typologie des certifications : ODOScope et Guides DUNOD

Cet engouement pour la certification de produits, de management, de services, de processus, de personnes… s’est manifesté par une diffusion de recueils de bonnes pratiques, destinés à améliorer l’efficience des entreprises.
La continuité de notre présence dans les salons professionnels
ADELI a maintenu sa participation aux salons annuels de la Qualité (SisQual puis Amélioration Continue et Développement Durable) et RMP (Rencontres du Management de Projet). Ces participations permettent de cultiver notre notoriété, notamment par la promotion de nos activités auprès de nouveaux adhérents.
Les rencontres « Autour d’un Verre »
En janvier 2006, ADELI a inauguré une nouvelle activité mensuelle, dans les salons de la Villa Maillot, 143 avenue de Malakoff.

- à 19 heures, l’animateur invité présente le thème de la soirée au cours d’un exposé oral d’une demi-heure ;
- le débat avec la salle rebondit de questions en réponses jusqu’à 21 heures ;
- l’enregistrement audio intégral est mis en ligne sur le site ;
- un compte rendu est publié dans la Lettre qui suit la réunion.
- Gouvernance des systèmes d’information ;
- Analyse de la valeur ;
- Processus ;
- Management de projet ;
- Certifications ;
- ISO 20000 – ITIL ;
- ISO 26000 – Développement durable ;
- Six Sigma ;
- Évolution de s métiers de l’informatique ;
- Juridique.
La liste complète des rencontres-débats depuis 2006.
Actualité et prospective des aspects sociétaux
- analyse des interactions entre applications informatiques et humanisme ;
- examen des aspects juridiques dérivés des nouvelles législations ;
- réorganisation des métiers impliqués dans le management des systèmes d’information.
Renouvellement du site
- affichage en ligne, par l’adhérent, des éléments de son profil ;
- animation de blogs ;
- création de contenus, notamment par l’intermédiaire d’un wiki, pour enrichir le site.
Cette version du site a fonctionné sans problème jusque fin décembre 2018.
La Lettre trimestrielle
2011-2016 – La mutation numérique – le mode collaboratif
Préparation de la mutation
Au premier semestre 2011, dans la continuité des activités traditionnelles, ADELI diffuse deux ouvrages sous la forme des scopes.
Le 9 décembre 2011, l’Assemblée générale réunie sur la péniche « La baleine blanche » engage une profonde mutation : utiliser les technologies numériques pour moderniser et dynamiser la gestion de l’association.
Cette mutation de nos procédures, est confiée à une nouvelle équipe qui s’appuie sur l’expérience d’Alain Coulon, Secrétaire-Trésorier institutionnel qui gérait l’association, en mode artisanal, depuis sa création.
Tout en poursuivant ses activités traditionnelles : lettres trimestrielles, blogs, rencontres mensuelles autour d’un verre, groupes de travail, le Comité engage une réflexion stratégique pour permettre à notre association – née en 1978 sous les auspices de la programmation structurée – d’entrer de plain pied dans le 21ème siècle.
L’Assemblée du 7 décembre 2012 porte Thomas Morisse à la présidence d’ADELI et nomme Martine Otter présidente d’honneur.
Le coup d’envoi
Dès janvier 2013, les anciennes procédures manuelles et personnalisées sont progressivement remplacées par des relances par publipostage et par des inscriptions sur le site web, associées à la faculté de paiement en ligne via le Crédit Mutuel.
ADELI numérise les publications émises entre 1978 et 1995, jusqu’alors archivée sous forme imprimée. Ce fonds documentaire numérique indexé est désormais accessible sur notre site.
En septembre 2013, ADELI organise une animation intellectuelle et ludique pour fêter ses 35 ans autour du traditionnel gâteau d’anniversaire dans la cadre vénitien du café Grévin.
Le 26 novembre 2013, un stand « ADELI » participe à l’ultime conférence itSMF intitulée « forum des thématiques du service ».
La maîtrise des coûts
La désaffection des entreprises et des particuliers pour les associations entraîne l’interruption des activités de l’ASTI, de l’AFITEP de l’itSMF France….. ; cette désaffection n’épargne pas ADELI qui voit fondre l’effectif de ses adhérents cotisants.
ADELI a toutefois le privilège de disposer d’une prudente trésorerie qui lui permet de maintenir – voire de développer- ses activités.
ADELI offre à ses adhérents le choix entre la coûteuse version imprimée, envoyée par courrier postal, et la version numérique mise en ligne sur le site et accessible aux seuls adhérents. Une majorité d’adhérents opte pour la lettre numérique qui y gagne en couleur.
Le rebond
L’Assemblée générale extraordinaire du 22 juin 2015, ADELI décide d’adapter ses statuts et son mode de fonctionnement au nouveau contexte numérique en optant pour un modèle économique de type freemium..
Aux côtés des Adéliens Premium (en continuité des adhésions individuelles) ADELI crée une nouvelle catégorie d’adhérents admis sur simple inscription à titre gracieux : les Adéliens.
ADELI adopte un nouveau logo et une nouvelle signature ; la maîtrise des systèmes d’information cède la place à l’exploration des espaces numériques.
- La maîtrise des systèmes d’information
La Lettre n° 99 du printemps 2015 est la dernière imprimée avec l’ancienne mise en page qui datait de 2002.
La Lettre n° 100 engage une nouvelle série de publications trimestrielles.
- Lettre 99 – Printemps 2015 – Les référentiels
- Lettre 100 – Été 2015 –
Les rencontres autour d’un verre se poursuivent dans un nouveau cadre, celui de la Pierre du Marais (Café de la Mairie du 3ème) plus central que la Villa Maillot.
L’année 2015 voit naître deux initiatives :
- ADELI s’inscrit pleinement dans la promotion de la démarche collaborative, tant par les articles et par les rencontres que dans son fonctionnement.
Les membres d’ADELI s’investissent dans la réalisation d’un ouvrage « Le Collaboroscope » collaboratif dans son objectif et dans son mode de production. - Le Comité lance l’idée d’organiser des réunions de travail collaboratif sous forme de « Friendly Marketplaces ».
2017-… L’intelligence artificielle gagne ADELI
L’intelligence artificielle devient le fil directeur des conférences et rencontres adéliennes.
En janvier 2018 l’assemblée générale est suivie d’une conférence sur l’IA et le jeu de go.
Les 40 ans d’ADELI, fêtées au grand hôtel de Cabourg les 8 et 9 mars 2018, font intervenir des experts de l’intelligence artificielle et de l’intelligence collective.
Plusieurs numéros de la Lettre d’ADELI sont consacrés à l’IA dont un numéro spécial.