Interview de Damien Scieur

Interview de Damien Scieur 1

Damien Scieur

Interview de Damien Scieur, lauréat du prix de thèse PSL/ADELI

par Dominique Doquang

Question : Comment vous est venue la vocation de chercheur ?

Très bonne question. C’est une idée qui est venue progressivement, assez tôt, dès mes études dans le secondaire, j’étais mauvais en mathématiques. À l’origine je me destinais à être chimiste, les cours de mathématiques m’ont passionné, j’ai changé d’école, j’ai évolué vers les mathématiques appliquées, en particulier l’optimisation.

C’est à l’occasion de mon master, que j’ai opté pour un master recherche.

Question : Quelles sont les caractéristiques nécessaires d’un chercheur ?

Il y a beaucoup de types de chercheurs. La passion, beaucoup de mobilité, cela demande aussi du courage en raison des horaires spéciaux, du stress… il faut aussi être à l’écoute des opportunités, entrer en communication avec des professeurs et surtout montrer en permanence qu’on est passionné. La passion est vraiment la caractéristique la plus importante.

Question : Actuellement, vous êtes en poste où ?

Après ma thèse en France, j’ai fait un post-doctorat à Princeton aux USA, maintenant je suis engagé par Samsung à Montréal, c’est un nouveau laboratoire qui vient d’ouvrir, un laboratoire académique, on travaille dans les locaux à l’université sur la recherche en IA.

Question : Quel est l’avantage d’être chercheur à Montréal ?

J’avais envie de tester d’autres cultures, déjà quand j’étais en doctorat, j’avais prévu de quitter la France pour essayer d’autres pays, les USA, puis j’ai eu cette opportunité d’aller travailler à Montréal, je l’ai saisie. C’est un choix en direction du secteur privé avec Samsung, avec de nombreux chercheurs en IA.

Question : Votre thèse porte sur l’amélioration de l’optimisation. Quel est le positionnement de la France dans ce domaine ou y a-t-il les meilleurs travaux dans le monde ?

Je vais parler vraiment de ce que je connais, la France est bien positionnée. L’équipe dans laquelle j’ai travaillée est un excellent groupe, dans le top mondial avec Francis Bach et d’Alexandre d’Aspremont. La communauté d’optimisation n’est pas concentrée en un endroit, on a plusieurs groupes dans le monde.

Question : Comment s’est fait le choix du thème de votre thèse ?

Le choix a été assez naturel, mon goût pour les mathématiques appliquées est venu, à la base, avec l’optimisation. Je faisais moi-même des petits projets en recherche opérationnelle qui consistaient à faire de l’agencement dans des files d’attente.

Quand j’étais en Belgique, j’avais d’excellents professeurs en optimisation, ce sont eux qui m’ont mis en contact à Paris avec Francis Bach et Alexandre d’Aspremont.

Question : Sur un plan matériel, pour faire de la recherche, il y a beaucoup de documentations, mais selon certains étudiants, accessibles uniquement en payant ?

Cela dépend des pôles de recherche, le machine Learning est un sujet de recherche récent, les 20 dernières années il y a eu beaucoup de travaux et la plupart des chercheurs mettent gratuitement leurs travaux à disposition. En mathématique, il suffit parfois d’envoyer un mail à un chercheur et il l’envoie volontiers gratuitement.

Question : Quelle est la prochaine étape ? Est-ce l’enseignement, rentrer dans un grand groupe ?

Actuellement je suis engagé comme chercheur dans un grand groupe. Je suis bien chez Samsung pour l’instant et à Montréal, cela me convient parfaitement.

J’ai aussi envie de faire de l’enseignement, cela ne s’est pas présenté pour le moment, d’ici quelques années, enfin je rentrerai peut-être en France ou pas. Le domaine évolue très vite et c’est difficile de faire des prévisions.

 

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