99 – Quatre-vingt-dix-neuf

Le mythique 99

Cette juxtaposition de chiffres 9 marque une frontière qui sépare une progression arithmétique décimale maîtrisée d’une nouvelle tranche encore mystérieuse.

1999

Sans remonter à la grande peur qui aurait affolé nos lointains ancêtres lors du passage de l’an de grâce 999 à l’an 1000, nous avons connu, récemment, l’angoisse de l’an 2000.

Par son accumulation de chiffres 9, l’année 1999 était porteuse de risques. Que se passerait-il quand le compteur implacable remplacerait les trois derniers « 9 » par des « 0 » et le premier « 1 » par un « 2 » ?

Nous avons vécu quelques soucis avec le format de certaines dates (occultation du préfixe 19) et nous avons également subi la coïncidente tempête Lothar qui souffla les dernières bougies du 20ᵉ siècle.

Mais, en dépit de nos inquiétudes, nous avons, heureusement, survécu au tant redouté passage à l’an 2000.

La Lettre n° 99

Lettre n° 99

 

ADELI a diffusé ses Lettres trimestrielles sous forme de revues imprimées jusqu’au numéro 99 du printemps 2015.

Nous avions prétexté que les 3 chiffres du numéro 100 ne pouvaient s’insérer dans le cartouche prévu pour 2 chiffres pour mettre un terme à ce format.

Nos Lettres sont, désormais, diffusées exclusivement sous forme numérique, depuis la Lettre 100 jusqu’à présent 127 en nous projetant  – par une très lente progression – vers l’encore lointaine Lettre n° 999 !

 

 Frédéric Beigbeder et MÉTROscope : 99 F

99 F Beigbeder

 

 

Frédéric Beigbeder avait publié en 2000

(deux ans avant le passage à l’euro)

un roman intitulé 99 F (99 francs)

dans lequel il brocardait certains dérapages publicitaires.

 

 

MétroSCOPE

 

Dans la foulée,

ADELI avait fixé,

avec un petit clin d’œil,

le prix de vente de son MÉTROscope

à 99 francs

Les prix neufs

Les nouveaux arrondis

Pour séduire une clientèle jugée aussi économe que faible en calcul mental, le marketing affiche les prix en abaissant les valeurs rondes au centime inférieur.

36,99999,99

 

Les clients lisent de gauche à droite et, victime d’un strabisme culturel, leur cerveau ne serait impressionné que par les premiers chiffres lus.

Les stratèges commerciaux se sont engouffrés dans cette faille physiologique.

Selon eux, ce prix psychologique, tel qu’il serait perçu par le client, serait un puissant levier de l’augmentation du « taux de conversion ».

Ce taux de conversion mesure le pourcentage de personnes qui réalisent une action précise par rapport à ceux qui sont sollicités (en bref ceux qui tombent dans le panneau).

 

Le gain réalisé par la légère augmentation des achats spontanés par un petit pourcentage de la clientèle est à mettre en regard :

  • du coût de l’inscription des « ,99 » sur les panneaux et sur les étiquettes ;
  • de l’illisibilité des tickets de caisse, barbouillés par de centimes qui empêchent tout calcul mental de vérification ;
  • du malaise de la majorité des clients culturellement frustrés d’être ainsi déconsidérés.

La suppression des pièces jaunes

Un mouvement propose de retirer ces petites pièces jaunes de 1, 2 centimes, voire cinq centimes, encombrantes et polluantes.

Cette mesure serait parfaitement contradictoire avec la tendance à afficher les prix se terminant par 99 centimes.

Les espèces conservent, pour l’instant, un pouvoir libératoire.

Faudra-t-il créer un avoir en centimes et lorsque le client aura cumulé 10 centimes et les lui échanger contre une pièce de 10 centimes ?

Faudra-t-il faire l’effort d’arrondir à la dizaine inférieure de centimes (9,99 € deviendrait 9,90 €) ? Ce qui ferait un gain supplémentaire de 9 centimes pour ce cadeau imposé par le vendeur ?

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